Quoi ?! Tu veux bosser dans l’innovation et tu fais ton alternance à Niort ?! Ah..t’as rien trouvé à Paris, c’est ça ?

Yolène Chesneau
4 min readMar 15, 2018

Duh, c’était délibéré, t’y crois ça ? Et le pire, c’est que j’adore ce que j’y ai découvert… un monde professionnel avec des vrais humains !

Depuis le 28 août 2017, je suis officiellement chargée de communication du pôle innovation au siège social de la Maif… Je vous jure qu’il est à Niort, regardez votre contrat d’assurance ! Lorsque j’ai annoncé ça à mes potes de Paris et Rouen, leur réaction a été : “Niort ? Mais t’es sure de vouloir aller là-bas ? — Bah oui !”, Bon ok, je suis née à Niort, peut-être que ça aide un peu mais il n’y a pas que ça !

J’avoue avec mon regard de millénial à la frontière entre la génération Y et la génération Z, digitale native, digital nomade en herbe et tout ce que vous voulez, le monde des assurances ne me faisaient pas vraiment rêver. J’ai souvenir de locaux aussi impersonnels que des couloirs d’hôpitaux, avec la lumière en moins. Les ordinateurs tournaient sous windows 95 quand windows 10 est sorti. Et la moyenne d’âge des salariés étaient proche de 60 ans…

J’ai grandi, j’ai quitté Niort, j’ai découvert la capitale, les classes préparatoires, les grandes écoles puis enfin les associations. Et là, révélation ! Je veux travailler dans l’innovation ! C’est plus très original à l’ère de la “smart nation” mais quand même. J’ai eu la chance de rencontrer de nombreux acteurs de l’entrepreneuriat français au détour de salons, de meeting, de cafés,… et même européen à l’occasion d’un Startup Safary à Berlin. On est d’accord, on se fait plaisir dans la terminologie mais l’idée est là : échanger, partager, apprendre avec des personnes passionnées et un peu tête brûlée. Je me suis rendue compte que derrière les post its, les gifs, et les open-spaces style ethnic scandinav vegan gluten free, il y avait des cerveaux qui s’activent, qui créent, qui bouillonnent mais aussi qui se cassent la gueule, qui effacent, qui gribouillent…

C’est donc tout naturellement que je me suis lancée en startup pour mon premier stage. Et là… désillusion. Beaucoup de marketing et de couleur pour un management dictatorial. En 3 mois, 6 personnes démissionnent dont 2 stagiaires et 4 salariés à temps plein… sur une équipe de 25 personnes…sacré turn-over ! Pour le chef d’entreprise, pas de problèmes puisque “de toute façon, y aura toujours des gens pour postuler dans ma boite”. Ah oui ? Sans moi.

Passé la période de remise en question, au fil des discussions avec des étudiants et des professionnels, je me suis rendue compte que les grosses entreprises se transformaient elles aussi. Et là, déclic ! Une question : peut-on innover dans les grandes entreprises ?

Le pôle innovation Maif c’est 12 personnes dans un open space coloré avec des post its géants, des tableaux blancs, une cuisine partagée et même des fatboys à proximité d’un Lab Innovation qui permet de réaliser des ateliers de Design Thinking, des sprints,… Ambiance startup garantie dans un grand campus en bord de Sèvre à deux pas du Marais Poitevin.

Plus les mois passent et plus je me rends compte que c’est toute une dynamique. Le pôle innovation n’est pas là pour avoir le monopole de l’innovation mais bien au contraire pour accompagner l’ensemble des collaborateurs. C’est un mouvement collectif emporter dans la dynamique de la ville. Niort ? Dynamique ? Oui, et ça devrait faire l’objet d’un autre récit.

Au delà de cet émerveillement autour de l’innovation, des nouveaux usages, de la prospective,… j’aimerai témoigner de l’expérience humaine. C’est, à mon sens, là, la richesse de cette alternance. C’est 12 personnes, de 22 à 52 ans, bienveillantes et attentives à la progression de chacun tant professionnelle que personnelle. Peu importe là où on travaille la journée, le midi c’est le moment où on mange tous ensemble, n+1 et n+2 compris. Si on ne mange pas, on court. Encore une fois tous ensemble. Nos ateliers ? Ce sont des rires, des regards complices, des challenges, des conneries sur whatsapps et beaucoup d’échanges.

A tous ceux qui essayaient de me convaincre que partir à Niort pour une première expérience professionnelle était une mauvaise idée, j’aimerai vous dire : je préfère retrouver tous mes collègues un dimanche matin pluvieux pour courir un 10km que de faire minimum 45 min de métro tous les jours en me faisant bousculer.

Sur ce, je retourne à mes vaches.

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